NOS RACINES

 

     Imaginez que le chemin de vos vacances vous mène par la route des Landes ; vous arrivez vers Bordeaux et tout est différent, comme si vous passiez une frontière atmosphérique.

 

     C’est au moins ce que je ressens. A l’air marin, vient se mélanger la senteur des pins et avec leur grandeur majestueuse qui nous guident en formant comme une route qui semble interminable. L’océan est tout près, et si on ne le voit pas, on le sait tout près, nous invitant au voyage. L’air, le soleil, la lumière tout prend une dimension différente. Je m’en imprègne et j’ai parfois comme une envie de m’arrêter, et de crier à qui veut l’entendre (c’est-à-dire, pas grand monde), « je suis d’ici, je suis née tout prêt » j’en suis fière.

Mais, je suis la route, toute droite, les pins succèdent aux pins, et je sais que bientôt… bientôt, après Labenne, Tarnos que je guette particulièrement, je vais arriver à Bayonne.  J’aime prendre le temps de longer la côte avant d’arriver à Anglet puis Biarritz.

 

     Les pins sont derrière moi, et je sais qu’au loin ce sont les forêts (ou les bois) qui se succèderont avec leurs chênes, robustes et imposants. J’aime ces arbres :

       -         Le pin s’élevant vers le ciel, vous invitant au rêve, laissant passer la lumière, la chaleur du soleil. Et on le sait, l’océan est là !

     -   Le chêne plus imposant sous lequel on aime se reposer, se protéger de la chaleur, l’été. Pour les basques il représente la force, l’image de la généalogie de ce peuple car, le Chêne de Guernica est resté seul, debout, après le bombardement de la ville.

 

     Alors je ne peux m’empêcher de penser à leurs racines, qui au fil du temps se sont allongées, au point de pouvoir se rapprochées, se rencontrées. Et si pour certains, Bayonne, et plus exactement le Pont Saint Esprit serait une frontière symbolique entre les Landes et le Pays Basque, là, très exactement là, ses racines se seraient entrelacées au point de se confondre et en serait né un arbre, exceptionnel, ne ressemblant à aucun autre. Nous l’appellerons « JRL » (traduction : Joseph/Raymonde/Lesca). Cet arbre c’est imposé et au fil des années des branches, des bourgeons, des fruits, ont pris vie et il vit encore.

 

     Chaque branche nous ressemble avec pour chacun nos particularités, nos singularités, nos points forts, nos fragilités. Nous arrivons là au début d’une longue histoire, et peut-être que je vais en livrer les grandes lignes, avec mes ressentis, mes joies, mes… mais en prenant mon temps, comme toujours.

 

 

               BERNADETTE